Ahjourd'hui, je vais lire un poème d'une des poétesses majeures de la langue persane. Nous deux sommes liés par un destin commun car elle, tout comme moi-même, est née le 5 janvier. Moi, tout comme elle, je suis poète.
Forough Farrokhzad - Une autre naissance
(Tavalodi Digar)
Tout mon être nest qu'un verset
Qui se répète en lui même
Qui te portera à l'aube des éclosions
Et des floraisons éternelles.
Je t'ai soupiré,
Je t'ai uni avec l'arbre, l'eau et le feu,
Dans ce verset.
La vie est peut être
Une longue avenue où
chaque jour une femme passe
portant un panier.
La vie est peut être
Une corde avec laquelle
un homme se pend
à une branche.
La vie est peut être
Un enfant qui revient de l'école.
La vie est peut être
Le temps d'une cigarette
Pendant cet engourdissement
Entre deux actes d'amour.
La vie est peut être
Le regard ébahi d'un homme
Qui soulève son chapeau pour
Saluer un autre passant, Avec un sourire impersonnel.
La vie est peut être
Cet instant rétréci
Quand mon regard se brise dans tes pupilles.
Et dans cela il y a une sensation
Que je confonds avec ma connaissance de la Lune
Et ma perception de l'ombre.
Dans une chambre aussi grande que la solitude
Mon coeur, grand comme l'amour,
Regarde les prétextes simples de son bonheur,
La beauté des fleurs fanées dans un vase,
Les pousses tendres que tu plantas dans notre jardin
Mon coeur, grand comme l'amour
Ecoute le chant des canaris
S'envolant dans l'espace d'une fenêtre.
Hélas
C'est mon sort
C'est mon sort,
Mon sort.
Un ciel que voile un rideau tombant.
Mon destin: descendre un escalier abandonné
Aboutir à quelque chose de sordide et d'étrange.
Mon destin: une promenade triste
Dans un jardin de souvenirs,
Expier, dans la tristesse d'une voix qui me dit
"J'aime tes mains"!
Je planterai mes mains dans le jardin
Je pousserai, je le sais, je le sais, je le sais...
Et les hirondelles pondront
Dans le creux violacé de mes doigts.
A mes oreilles je pendrai des boucles
Faites de cerises jumelles
Et je collerai sur mes ongles des pétales de dahlias.
Il existe une rue où les garçons
Qui me faisaient la cour,
Cheveux emmêlés, cous maigres, jambes fébriles,
Pensent encore à une fillette
Emportée une nuit par le vent.
Il existe une rue que mon cecur
A dérobée aux quartiers de mon enfance.
Le voyage d'une forme, le long de la ligne du temps,
Image consciente revenant du festin des miroirs,
Donne vie à cette ligne asséchée.
C'est ainsi que l'un meurt
Et que l'autre reste.
Aucun pêcheur ne peut trouver de perles
Dans un caniveau
Quand il se perd dans un gouffre.
Je connais une petite fée triste
Qui demeure dans un océan.
Elle chante doucement son coeur dans une petite flûte.
Une petite fée triste
Qui meurt la nuit dans un baiser
Et renaît à l'aube dans un baiser.
Qui se répète en lui même
Qui te portera à l'aube des éclosions
Et des floraisons éternelles.
Je t'ai soupiré,
Je t'ai uni avec l'arbre, l'eau et le feu,
Dans ce verset.
La vie est peut être
Une longue avenue où
chaque jour une femme passe
portant un panier.
La vie est peut être
Une corde avec laquelle
un homme se pend
à une branche.
La vie est peut être
Un enfant qui revient de l'école.
La vie est peut être
Le temps d'une cigarette
Pendant cet engourdissement
Entre deux actes d'amour.
La vie est peut être
Le regard ébahi d'un homme
Qui soulève son chapeau pour
Saluer un autre passant, Avec un sourire impersonnel.
La vie est peut être
Cet instant rétréci
Quand mon regard se brise dans tes pupilles.
Et dans cela il y a une sensation
Que je confonds avec ma connaissance de la Lune
Et ma perception de l'ombre.
Dans une chambre aussi grande que la solitude
Mon coeur, grand comme l'amour,
Regarde les prétextes simples de son bonheur,
La beauté des fleurs fanées dans un vase,
Les pousses tendres que tu plantas dans notre jardin
Mon coeur, grand comme l'amour
Ecoute le chant des canaris
S'envolant dans l'espace d'une fenêtre.
Hélas
C'est mon sort
C'est mon sort,
Mon sort.
Un ciel que voile un rideau tombant.
Mon destin: descendre un escalier abandonné
Aboutir à quelque chose de sordide et d'étrange.
Mon destin: une promenade triste
Dans un jardin de souvenirs,
Expier, dans la tristesse d'une voix qui me dit
"J'aime tes mains"!
Je planterai mes mains dans le jardin
Je pousserai, je le sais, je le sais, je le sais...
Et les hirondelles pondront
Dans le creux violacé de mes doigts.
A mes oreilles je pendrai des boucles
Faites de cerises jumelles
Et je collerai sur mes ongles des pétales de dahlias.
Il existe une rue où les garçons
Qui me faisaient la cour,
Cheveux emmêlés, cous maigres, jambes fébriles,
Pensent encore à une fillette
Emportée une nuit par le vent.
Il existe une rue que mon cecur
A dérobée aux quartiers de mon enfance.
Le voyage d'une forme, le long de la ligne du temps,
Image consciente revenant du festin des miroirs,
Donne vie à cette ligne asséchée.
C'est ainsi que l'un meurt
Et que l'autre reste.
Aucun pêcheur ne peut trouver de perles
Dans un caniveau
Quand il se perd dans un gouffre.
Je connais une petite fée triste
Qui demeure dans un océan.
Elle chante doucement son coeur dans une petite flûte.
Une petite fée triste
Qui meurt la nuit dans un baiser
Et renaît à l'aube dans un baiser.
تولدی دیگر - فروغ فرخزاد
همه هستی من آیه تاریكیست
كه ترا در خود تكرار كنان
به سحرگاه شكفتنها و رستنهای ابدی خواهد برد
به سحرگاه شكفتنها و رستنهای ابدی خواهد برد
من در این آیه ترا آه كشیدم آه
من در این آیه ترا
به درخت و آب و آتش پیوند زدم
زندگی شاید
یك خیابان درازست كه هر روز زنی با زنبیلی از آن میگذرد
زندگی شاید
ریسمانیست كه مردی با آن خود را از شاخه میآویزد
زندگی شاید طفلیاست كه از مدرسه برمیگردد
زندگی شاید افروختن سیگاری باشد در فاصله رخوتناك دو همآغوشی
یا عبور گیج رهگذری باشد
كه كلاه از سر بر میدارد
و به یك رهگذر دیگر با لبخندی بی معنی میگوید: صبح بخیر
زندگی شاید آن لحظه مسدودیست
كه نگاه من در نی نی چشمان تو خود را ویران میسازد
و در این حسی است
كه من آن را با ادراك ماه و با دریافت ظلمت خواهم آمیخت
در اتاقی كه به اندازه یك تنهاییست
دل من
كه به اندازه یك عشقست
به بهانههای ساده خوشبختی خود مینگرد
به زوال زیبای گلها در گلدان
به نهالی كه تو در باغچه خانهمان كاشتهای
و به آواز قناریها
كه به اندازه یك پنجره میخوانند
آه...
سهم من اینست
به درخت و آب و آتش پیوند زدم
زندگی شاید
یك خیابان درازست كه هر روز زنی با زنبیلی از آن میگذرد
زندگی شاید
ریسمانیست كه مردی با آن خود را از شاخه میآویزد
زندگی شاید طفلیاست كه از مدرسه برمیگردد
زندگی شاید افروختن سیگاری باشد در فاصله رخوتناك دو همآغوشی
یا عبور گیج رهگذری باشد
كه كلاه از سر بر میدارد
و به یك رهگذر دیگر با لبخندی بی معنی میگوید: صبح بخیر
زندگی شاید آن لحظه مسدودیست
كه نگاه من در نی نی چشمان تو خود را ویران میسازد
و در این حسی است
كه من آن را با ادراك ماه و با دریافت ظلمت خواهم آمیخت
در اتاقی كه به اندازه یك تنهاییست
دل من
كه به اندازه یك عشقست
به بهانههای ساده خوشبختی خود مینگرد
به زوال زیبای گلها در گلدان
به نهالی كه تو در باغچه خانهمان كاشتهای
و به آواز قناریها
كه به اندازه یك پنجره میخوانند
آه...
سهم من اینست
سهم من اینست
،سهم من
آسمانیست كه آویختن پردهای آنرا از من میگیرد
سهم من پایین رفتن از یك پله متروكست
و به چیزی در پوسیدگی و غربت واصل گشتن
سهم من گردش حزن آلودی در باغ خاطرههاست
و در اندوه صدایی جان دادن كه به من می گوید:
دستهاید را
دوست میدارم»
دستهایم را در باغچه میكارم
سبز خواهم شد میدانم, میدانم, میدانم
و پرستوها در گودی انگشتان جوهریم
تخم خواهند گذاشت
گوشواری به دو گوشم میآویزم
از دو گیلاس سرخ همزاد
و به ناخنهایم برگ گل كوكب میچسبانم
كوچهای هست كه در آنجا
پسرانی كه به من عاشق بودند, هنوز
،سهم من
آسمانیست كه آویختن پردهای آنرا از من میگیرد
سهم من پایین رفتن از یك پله متروكست
و به چیزی در پوسیدگی و غربت واصل گشتن
سهم من گردش حزن آلودی در باغ خاطرههاست
و در اندوه صدایی جان دادن كه به من می گوید:
دستهاید را
دوست میدارم»
دستهایم را در باغچه میكارم
سبز خواهم شد میدانم, میدانم, میدانم
و پرستوها در گودی انگشتان جوهریم
تخم خواهند گذاشت
گوشواری به دو گوشم میآویزم
از دو گیلاس سرخ همزاد
و به ناخنهایم برگ گل كوكب میچسبانم
كوچهای هست كه در آنجا
پسرانی كه به من عاشق بودند, هنوز
با همان موهای درهم وگردنهای باریك وپاهای لاغر
به تبسم معصوم دختركی میاندیشند كه یك شب او را باد با خود برد
كوچهای هست كه قلب من آن را
ازمحلههای كودكیم دزدیدهست
سفرحجمی در خط زمان
و به حجمی خط خشك زمان را آبستن كردن
حجمی از تصویری آگاه
كه ز مهمانی یك آینه برمیگردد
و بدینسانست
كه كسی میمیرد
و كسی میماند
هیچ صیادی در جوی حقیری كه به گودالی میریزد مرواریدی صید نخواهد كرد
من
پری كوچك غمگینی را
میشناسم كه در اقیانوسی مسكن دارد
و دلش را در یك نیلبك چوبین
مینوازد آرام آرام
پری كوچك غمگینی كه شب از یك بوسه میمیرد
و سحرگاه از یك بوسه به دنیا خواهد آمد
كوچهای هست كه قلب من آن را
ازمحلههای كودكیم دزدیدهست
سفرحجمی در خط زمان
و به حجمی خط خشك زمان را آبستن كردن
حجمی از تصویری آگاه
كه ز مهمانی یك آینه برمیگردد
و بدینسانست
كه كسی میمیرد
و كسی میماند
هیچ صیادی در جوی حقیری كه به گودالی میریزد مرواریدی صید نخواهد كرد
من
پری كوچك غمگینی را
میشناسم كه در اقیانوسی مسكن دارد
و دلش را در یك نیلبك چوبین
مینوازد آرام آرام
پری كوچك غمگینی كه شب از یك بوسه میمیرد
و سحرگاه از یك بوسه به دنیا خواهد آمد